Auxiliaire de santé exerçant une profession paramédicale, l’orthoptiste prend en charge le dépistage, la rééducation et la réadaptation des troubles de la vision. Ce professionnel intervient dans le cadre de pathologies visuelles variées : le strabisme, l’amblyopie, la diplopie, la basse vision, les troubles neurologiques (troubles du champ visuel, troubles liés à la localisation dans l’espace ou à la reconnaissance des objets et des visages, vertiges, troubles vestibulaires, etc.).
Agissant sur prescription médicale, l’orthoptiste procède à une évaluation des capacités visuelles du patient. Pour ce faire, il utilise différents tests destinés à mesurer l’acuité visuelle, la tension des yeux ou la puissance des lunettes nécessaires.
En Belgique, l’‘arrêté royal (AR) du 7 octobre 2022 relatif aux professions d’orthoptiste et d’optométriste définit les compétences ainsi que les exigences minimales de qualification pour l’exercice de ces professions.
En matière de soins opthalmologiques paramédicaux, l’orthoptiste et l’optométriste ont chacun leurs actes et prestations techniques définis.
Les orthoptistes voient leur profession modernisée et peuvent effectuer un certain nombre de prestations de manière autonome, en plus des tâches déléguées par les ophtalmologues.
Les optométristes ont également un cadre clairement défini.
Les ophtalmologues, quant à eux, bénéficient d’un soutien de première ligne pour certains actes, ce qui leur permet de consacrer davantage de temps aux soins oculaires complexes eux-mêmes et de maximiser ainsi leurs compétences.
L’AR du 7 octobre 2022 prévoit :
- Les titres professionnels d’ « orthoptiste » et d’ « optométriste » ;
- Les exigences minimales de qualification qui doivent être satisfaites pour exercer les professions d’orthoptiste et d’optométriste
- Les prestations techniques qu’un orthoptiste et un optométriste peuvent réaliser dans le cadre d’un programme de dépistage ;
- Les prestations techniques qu’un orthoptiste et un optométriste peuvent effectuer sur la base d’une ordonnance ;
- Les prestations techniques que l’orthoptiste peut réaliser de manière autonome ;
- Les prestations techniques que l’optométriste est autorisé à effectuer de manière autonome à l’égard des patients âgés de plus de 16 ans ;
- Les actes confiés à un orthoptiste et à un optométriste ;
- Les conditions dans lesquelles ces prestations techniques et actes confiés peuvent être posés par l’orthoptiste ou l’optométriste, telles que, dans certains cas, la nécessité d’une prescription par un médecin-spécialiste spécifique, la spécification de l’âge (<16 ans) pour les actes autonomes de l’optométriste, …
La formation
L’orthoptiste et l’optométriste doivent être titulaires d’un diplôme d’enseignement supérieur d’au moins 180 crédits ECTS dont le programme de formation répond aux exigences énumérées à l’article 3 de l’AR. La principale nouveauté est le tronc commun dans la formation théorique de ces cursus, suivi de l’option choisie qui donne ensuite accès au titre professionnel spécifique d’orthoptiste ou d’optométriste. Ces études relèvent de l’enseignement supérieur paramédical de type court et mènent au diplôme de Bachelier. Cette formation est assurée par des Hautes écoles et comporte de nombreux cours scientifiques notamment de la physique (anatomie, physiologie , physique et technologies optiques, réfraction, microbiologie et aseptie) ainsi que des cours liés à la pharmacologie. Ils sont complétés par des cours de psychologie, de communication et de la déontologie. Les stages s’étendent sur 600h au moins.
On obtient en trois ans le diplôme de bachelier en orthoptie, optique-optométrie ou optométrie.
Les conditions d’accès au métier ont été fixées par cet Arrêté royal et requièrent un diplôme d’enseignement supérieur d’une durée de 180 ECTS minimum. Ce qui correspond au « Bachelier en orthoptie », « optique-optométrie » ou « optométrie ».
L’exercice du métier nécessite par ailleurs d’être titulaire d’un agrément attribué par l’une des Communautés belges, ainsi que d’un visa délivré par le SPF Santé publique belge.
Les modalités d'admission
Afin d’intégrer le bachelier en orthoptie il faut être titulaire du CESS (diplôme de fin d’études secondaires belge) ou d’un équivalent européen.
A ce jour, le baccalauréat français n’est pas automatiquement équivalent au diplôme de l’enseignement secondaire belge. Il faut préalablement à l’inscription et le plus tôt possible (avant le 15 juillet), établir un dossier de demande d’équivalence.
http://www.equivalences.cfwb.be/accueil.asp
Cette filière n’est pas soumise au tirage au sort, mais il peut y avoir une sélection dans les Hautes écoles en raison de capacités limitées. L’idéal est de se rendre dans l’établissement lors des journées portes ouvertes pour bien se renseigner sur les modalités d’intégration.
L'exercice de la profession en France
Le diplôme de « Bachelier en orthoptie » entre dans le cadre de la Directive européenne qui régit la reconnaissance des qualifications européennes (DIRECTIVE 2005/36/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 7 septembre 2005).
S’adresser à la Direction Régionale de l’économie, de l’emploi du travail et des solidarités (DREETS) de votre région afin de demander le dossier de demande d’autorisation d’exercice en France. Liste des DREETS en France sur https://dreets.gouv.fr/
Remplir le dossier et joindre un certain nombre de pièces justificatives (diplômes, programme des études suivies, attestations…).
Le dossier est étudié par une commission (4 mois d’attente maximum) qui peut donner plusieurs réponses
- l’autorisation d’exercer en France
- l’obligation pour le demandeur de subir des mesures de compensation avant d’obtenir l’autorisation d’exercer. Le candidat peut choisir de passer une épreuve d’aptitude ou suivre un stage
Cette procédure est gratuite.
Il conviendra ensuite de se rapprocher de l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.) pour s’inscrire sur le registre ADELI qui rescense tous les professionnels de santé médicaux et para-médicaux.
Liste des ARS : www.ars.sante.fr
Les établissements
Le Bachelier en orthoptie est enseigné sur 3 sites en Wallonie et à Bruxelles.
– la Haute Ecole Libre de Bruxelles, Ilya Prigogine, sur le campus Erasme, à Anderlecht
– la Haute Ecole de la Province de Liège, (HEPL) associée à la Haute Ecole de la ville de Liège (HEL)
En promotion sociale (formation continue avec des emplois du temps pouvant être aménagés), le CESNA à Jambes près de Namur propose ce Bachelier.
Le Bachelier en optique-optométrie est enseigné en formation continue (promotion sociale),
– à l’Institut Ilya Prigogine, en horaires décalés
– à l’IPEPS Herstal
– au CESNA -Centre d’études supérieures namurois à Jambes.
Enfin, le Bachelier en optométrie est enseigné en 3 ans au CESNA.