Le kinésithérapeute est un professionnel paramédical qui traite la condition physique, la santé et le bien-être des patients par le mouvement, les techniques de massage et la thérapie physique. Il rééduque les troubles fonctionnels, de nature musculo-squelettique, neurophysiologique, respiratoire, cardio-vasculaire et psychomotrice à tous les âges de la vie.
La diversité et le volume des matières en font un cursus d’études exigeant. Des compétences en mathématiques, physique, chimie et biologie sont nécessaires pour réussir ces études.

La formation
Elle est dispensée en Haute Ecole ou à l’Université, il s’agit d’un enseignement supérieur de type long.

Quelle différence y a t’il entre l’enseignement à l’Université ou en Haute École ?
Les études universitaires présentent une approche plus théorique au départ, basée sur les sciences fondamentales alors que les Hautes Écoles abordent rapidement une approche professionnelle, complétée par  des stages. Néanmoins, à l’issue des 4 années d’études, les deux cursus offrent la même possibilité d’exercer et on ne peut pas établir de hiérarchie entre les deux, simplement des approches différenciées dans l’apprentissage. D’ailleurs, il existe des « passerelles » entre les deux types d’établissement.
En Haute École, les études sont constituées d’un bachelier de transition en kinésithérapie (3 ans), suivi d’un master professionnalisant en kinésithérapie (1 an). La formation alterne cours théoriques et séances de travaux pratiques. L’approche pédagogique est variée. Les études visent à connaître le fonctionnement du corps humain puis les pathologies et leurs traitements. La masso-kinésithérapie est abordée d’emblée. Dès la 3ème année, les mises en situation professionnelles sont nombreuses par le biais de stages d’application.

A l’Université, les études sont composées d’un bachelier de transition en Sciences de la motricité, parcours Kinésithérapie et Réadaptation (3 ans) complété par un master de même appellation, le plus souvent en 1 an (parfois 2 ans pour une orientation recherche, vers la préparation d’un doctorat).
Le programme comporte généralement des cours en sciences (chimie, physique, biologie), en sciences biomédicales, en sciences médicales (anatomie, pathologie, …), en kinésithérapie et motricité, en sciences humaines (philosophie, …) et en langues, des exercices et des travaux pratiques ainsi qu’un stage. Pendant le master, l’étudiant complétera sa formation par un ou plusieurs stages ainsi que par la rédaction d’un mémoire.
Plusieurs spécialisations complémentaires existent : kiné sportive, kiné des personnes âgées, périnéologie voire ostéopathie ou chiropraxie.

Pour y accéder, il faut être détenteur d’un Certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) ou d’un titre reconnu équivalent (le Baccalauréat français), ou réussir un examen d’admission organisé chaque année dans les Hautes Écoles.

Les modalités d'admission

A ce jour, le Baccalauréat français n’est pas automatiquement équivalent au diplôme de l’enseignement secondaire belge. Il faut préalablement à l’inscription et le plus tôt possible (avant le 15 juillet), établir un dossier de demande d’équivalence.
Site Internet indispensable : http://www.equivalences.cfwb.be/accueil.asp

Attention : il n’est pas autorisé d’être candidat sur plusieurs établissements en masso-kinésithérapie simultanément, sous peine de voir son dossier écarté.

En effet, l’admission en Haute école et à l’Université n’est pas de droit : chaque établissement offre un nombre limité de places pour les « non-résidents belges », se limitant à 30 % maximum de la totalité des places disponibles.

Se renseigner dès le premier trimestre auprès de chaque école.
Est considéré comme « résident » :

  • Une personne non-belge ayant établi sa résidence principale en Belgique depuis au moins trois ans ou au moins 15 mois en y ayant exercé une activité professionnelle.
  • Une personne qui a le droit de séjourner en Belgique de manière permanente
  • Une personne ayant le statut de réfugié au regard de l’article 49 de la loi du 15 décembre 1980 ou bénéficiant de la protection temporaire visée à l’article 57/29 de cette même loi.
  • Une personne bénéficiant d’une bourse d’étude dans le cadre de la coopération au développement pour l’année académique et le cursus visé

La procédure est la suivante :

  • Avant le 15 juillet : demande d’équivalence du baccalauréat français
  • Pendant une période de 3 jours en août, on demande à l’étudiant de procéder à une demande d’inscription en ligne dans l’établissement choisi, Haute École ou Université  (l’étudiant ne peut se présenter qu’auprès d’une seule institution et pour un seul cursus dont l’accueil des non-résidents est limité par le décret. Cette demande comporte au moins : la preuve écrite de demande d’équivalence du Baccalauréat français, la preuve du paiement des frais couvrant l’examen de la demande d’équivalence du baccalauréat français, une copie certifiée conforme du document d’obtention du Baccalauréat français.
  • Le dépôt des dossiers est prévu directement sur le site internet de l’établissement choisi pendant 3 jours uniquement, pour information en 2024 : 20, 21  et 22 août.

Dans les premiers jours de septembre :

  • Tirage au sort des étudiants non-résidents admis (pour 30 % des capacités d’accueil) et communication des résultats sur le site de l’établissement. Attention : les dossiers incomplets et les « doublons » (candidat sur plusieurs sites) sont écartés même s’ils ont été tirés au sort.
  • Enfin pour les admis : inscription auprès de l’établissement d’accueil.

Mise en garde :

Certains organismes privés commerciaux surfent sur la vague des études à numerus clausus en France et tentent d’attirer des étudiants français recalés en leur proposant de s’inscrire facilement pour préparer un diplôme en masso-kinésithérapie européen en Belgique. Ces cursus ont un coût élevé qui ne préfigure pas un gage de qualité. Mieux vaut bien réfléchir et se renseigner avant d’entreprendre des études avec ces institutions.

Nombre de places pour les non-résidents
Rentrée 2024

Rentrée 2023

 

KINESITHERAPIE Nbre de places Nbre dossiers déposés Chance d’intégration
Hautes Écoles HELB Ilya Prigogine

Bruxelles

38

47

102
121
37%

38%

HE2B

Bruxelles

43

41

158

220

27%

18,6%

HE Vinci

Bruxelles

154

149

533

379

28%

39,3%

HELHA
Charleroi
91

56

268

381

33%

14,6%

HE Condorcet

(T=Tournai – C=Charleroi)

100

64T-29C

436

430

22%

21,6%

HEPL
Liège
1117

122

376

522

31%

23,3%

HE Robert Schuman

Libramont

44

40

155

–%

25,8%

Universités ULB

Bruxelles

63

73

138

266

45%

27,4%

UCL

Louvain

117

125

339

288

34%

43,4%

ULg

Liège

78

74

182

241

42%

30,7%

L'exercice de la profession en France

Une fois diplômé, après la 4ème année, il est possible de s’adresser à la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) de sa région afin d’obtenir un  dossier de demande d’autorisation d’exercice en France.
Remplir le dossier et joindre un certain nombre de pièces justificatives (diplômes, programme des études suivies, attestations…).
Le dossier est étudié par une Commission départementale (4 mois d’attente maximum) La décision finale appartient au Préfet de région (DREETS) qui décide, après avis de la Commission, de la suite à donner à la demande, soit :

  • L’autorisation d’exercer en France,
  • L’obligation pour le demandeur de subir des mesures de compensation avant d’obtenir l’autorisation d’exercer. Le candidat peut choisir de passer une épreuve d’aptitude ou suivre un stage.

Cette procédure est gratuite.

La carte des DREETS : https://drdjscs.gouv.fr

Il convient ensuite de se rapprocher du Conseil départemental de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes en France pour s’inscrire au répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) : www.ordremk.fr

Une fois ces démarches effectuées, l’exercice de la profession peut se faire de façon licite.
Pour plus d’informations consulter le site du Conseil de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes.

L’exercice de la profession en Belgique connaît des règles différentes. Il est subordonné à l’obtention d’un agrément dont la délivrance est en nombre limité.